Patricia Pérez una lamentable noticia
Una triste noticia recibí este día. La perdida de una gran luchadora por los derechos de los trabajadores migrantes en Canadá, QEPD, espero y estoy seguro que muchas otras personas continuarán con su misión
Members of Justice for Migrant Workers would like to extend ourcondolences to Patricia's family and all the people whose lives shetouched in the struggle for the rights of migrant farmworkers inQuebec. Patricia, there is no one like you ...
J4MW
All in francais ...---
From: Eugenie Depatie-Pelletier
Bonjour à tous,
Je me permet de vous faire part de la nouvelle que j'ai apprise cematin.
Patricia Perez est décédée ce dimanche des suites de sa luttecontre le cancer.
Elle sera exposée aujourd'hui au Centre funéraire Ville-Marie quiest situé au 1841 rue Ontario Est, de 14h00 à 17h00 et de 19h00 à22h00.
Une commémoration spéciale se tiendra à 20h00.Voir ci-bas le très bel article biographique d'André Noël de LaPresse.
Eugénie+++++++
Le mardi 02 oct 2007
La protectrice des ouvriers mexicains vaincue par un cancerAndré Noël
Patricia Perez, qui a fondé le Centre d'appui aux travailleursagricoles, refusait le titre de militante. Pourtant, elle l'étaitjusqu'au bout des ongles. Elle ne pouvait pas voir l'ombre d'un poild'une injustice sans se battre. Depuis un an, elle luttait sans seplaindre contre une maladie injuste entre toutes, le cancer. Elle estmorte dimanche, dans son petit appartement du centre-sud de Montréal,à l'âge de 52 ans. La pièce qui lui servait à la fois de salon, de cuisine et de salle à manger était encombrée de dizaines de boîtes, où elle classait les dossiers des centaines d'ouvriers à qui elle venait en aide pour réclamer des soins médicaux, des prestations de congés parentaux, des allocations d'assurance après un accident de travail.
Sur une boîte traînait un portrait de Cesar Chavez, le célèbresyndicaliste qui a organisé les ouvriers agricoles chicanos deCalifornie. Comme lui, et comme bien d'autres qui travaillent dansl'ombre, aussi discrète et présente que le sel de la terre, PatriciaPerez a contribué à donner au syndicalisme ses lettres de noblesse.
Elle a dirigé les premières assemblées d'ouvriers dans des champsde la région de Joliette pendant ses jours de congé, alors qu'elleétait employée comme dame de compagnie par la famille Bronfman. Bienavant que le syndicat des Travailleurs unis de l'alimentation et ducommerce lui paye ses frais et un salaire, elle gardait soncellulaire ouvert en permanence, pour que les ouvriers puissent lajoindre à minuit comme à midi.
Elle recevait des appels d'aussi loin que l'Alberta et la Colombie-Britanniqu e. Même lorsqu'ils se trouvaient isolés dans des fermes éloignées, les ouvriers agricoles étrangers de tout le Québec connaissaient son nom et sa réputation: celle d'une femme prête à tout pour les aider. Cet été, lorsqu'un journaliste de La Presse afait la tournée de plusieurs fermes, les travailleurs, inquiets deson état, demandaient systématiquement de ses nouvelles.
Mais contrairement à Cesar Chavez, elle n'a pas réussi, du moinsde son vivant, à les syndiquer. La semaine dernière, une décision dela Commission des relations de travail a rejeté les requêtes enaccréditation de deux premiers groupes, le Code du travail québécoisempêchant à toutes fins utiles la syndicalisation des fermes.Une réfugiée politiquePatricia Perez est née en 1955 à Mexico, avant-dernière d'unefamille de huit enfants, fille d'un imprimeur syndicaliste et d'unemère nahua, qui lui a inculqué les valeurs de solidarité de cettecommunauté indienne, la plus importante du Mexique
.«Chez les Nahuas, on doit faire en sorte que la communautéfonctionne bien, ainsi chaque individu va bien, nous a-t-elle dit aucours d'une des longues entrevues qu'elle nous a accordées, en mai, àsa chambre de l'hôpital Notre-Dame. C'est ce que j'ai toujours essayéde faire. Et c'est pourquoi je ne me reconnais pas comme unemilitante. Aider la communauté, c'est comme trouver les fleursjolies: cela va de soi.
»Dès le collège, elle a commencé à documenter les abus de l'armée.Propulsée à la tête des ressources humaines de l'institutscientifique de la Pemex - la société nationale du pétrole - puisd'un autre institut scientifique, elle a discrètement participé auxactivités du Front zapatiste de libération nationale, qu'elleconsidérait comme «l'organisation des Indiens». Elle écrivait destracts, distribuait le journal du groupe, recueillait des fonds.
Ces activités lui ont valu d'être enlevée par des hommes encivil, en septembre 1996, alors qu'elle marchait sur le campus del'Université de Mexico. Elle a été séquestrée et maltraitée. Lorsquenous lui avons demandé des détails, elle s'est mise en colère.«Pourquoi voulez-vous des détails? a-t-elle demandé, avant d'éclateren sanglots. Cet épisode est très douloureux. Je ne veux pas en parler.»L'exil ou la mortOn lui a offert de choisir entre l'exil et la mort, a-t-elleraconté. Elle a opté pour le Canada plutôt que l'Europe - «afin depouvoir rentrer à pied chez moi si je voulais» - et que les États-Unis, «un pays trop injuste». Une fois à Montréal, elle a obtenu le statut de réfugiée politique, a fait venir ses enfants Patricia et David, et a trouvé un emploi comme dame de compagnie pourune aïeule de la famille Bronfman, à Westmount.
«Patricia Perez donnait beaucoup d'affection à Mme Bronfman, serappelle Nadine Gut, qui l'avait embauchée pour la famille. Elleétait patiente, chaleureuse et donnait toute la sécurité voulue.» Unecollègue de travail chez les Bronfman, Florence Benjamin, se souvientd'elle comme d'une «femme exceptionnellement intelligente, toujoursprête à se battre pour les démunis».
Le salaire élevé et les nombreux congés payés par les Bronfmanont permis à Patricia Perez de travailler bénévolement pour Amnistieinternationale, puis de consacrer ses temps libres aux ouvriersagricoles mexicains. Au départ, elle ignorait que des milliers de sescompatriotes se trouvaient ici, dans des fermes. Elle en a croiséquelques-uns par hasard dans les rues de Montréal. Elle leur a laisséson numéro de téléphone.
Un bon jour, elle a reçu un appel d'un ouvrier blessé, àSaint-Thomas, près de Joliette. Elle lui a donné rendez-vous pour lelendemain 10h, devant l'église du village. Le travailleur est arrivéen vélo, la main noire et très enflée: une machine l'avait happée. Iln'avait reçu aucun soin. Incapable de travailler, il n'avait plusaucun revenu. Mme Perez lui a donné assez de provisions pour lenourrir pendant un mois.
Un peu plus tard, elle est retournée sur la ferme. Mais letravailleur avait été rapatrié. Lorsqu'elle a demandé des comptes auconsulat du Mexique, on lui a répondu sèchement de se mêler de sesoignons. «J'ai prévenu le consulat que, désormais, ce serait mes oignons», a-t-elle relaté.
Depuis ce jour, elle s'est démenée sans arrêt pour lestravailleurs. Elle a continué à le faire même lorsqu'elle a apprisqu'elle avait une tumeur cancéreuse au pancréas, avec métastases. Aucours des entrevues, elle ne donnait aucun signe qu'elle craignait lamort. Mais quelques fois, elle pleurait en réalisant qu'elle n'allaitplus pouvoir continuer son travail. Elle a formé sa fille Patricia etdeux autres jeunes gens à prendre la relève.
Son corps est exposé, aujourd'hui seulement, au Centre funéraireVille-Marie, au 1841, rue Ontario Est, entre 14h et 22h. Unecérémonie aura lieu en soirée. Patricia Perez a demandé que sescendres soient dispersées sur les champs de Saint-Rémi, au sud deMontréal, où se trouve la plus grande concentration d'ouvriers agricoles.
1 Comments:
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